Au fil du temps

La fabrique de soie Lyonnaise

Longue fut la route à parcourir entre la Chine, patrie mythique de la soie et le monde occidental.

Deux millénaires ont passé depuis que la « laine des arbres », produit mystérieux transformé en fins voiles transparents fait son entrée dans la société romaine antique.

Longtemps l’apanage de l’Empire romain d’Orient, la soie poursuit sa route et éblouit l’Europe occidentale à la faveur des croisades au Moyen-Âge.

Au XVIème siècle, en vertu d'un privilège accordé par le roi de France, Lyon devient le seul entrepôt général de soie autorisé dans le royaume. Les "tisseurs de soie, d'or et d'argent" s'installent alors à Lyon. De nombreux ateliers de soieries ouvrent leurs portes.

Au milieu du XIXème siècle, la soierie représentait plus de 800 entreprises et 125 000 métiers.

Aujourd’hui, la Fabrique lyonnaise est fragilisée par la concurrence étrangère et les crises.

Soiyage s'inscrit dans cette démarche de défense et promotion des métiers d'excellence et de l'artisanat.

Aux côtés d'autres institutions et acteurs, la maison œuvre pour la sauvegarde du patrimoine de la soie à Lyon, de ses savoir-faire et ses emplois.

Dans cette lignée, nous travaillons avec le dernier atelier en France à perpétuer manuellement l'impression au cadre plat ou à la lyonnaise.

L'impression au cadre plat ou à la lyonnaise

Ce procédé traditionnel a été inventé à Lyon vers 1850 et longtemps employé par les manufactures lyonnaises pour la réalisation d’impressions sur étoffe.
L’impression au cadre plat permet d’exécuter des décors composés de nombreuses couleurs (jusqu’à 45) et s’adapte parfaitement aux petites quantités et à la création de pièces uniques.
La traversée, la profondeur et le relief incomparables des couleurs obtenues par cette technique, la destinent naturellement à l’impression des carrés de soie traditionnels.
L’impression au cadre sérigraphique fonctionne selon un principe proche de celui du pochoir. Le cadre plat est constitué d’un cadre métallique à la dimension du produit à réaliser et d’une gaze de tergal de polyester. Au préalable, ce tergal a été photogravé avec le motif à imprimer, laissant place à des zones perméables (le motif) et imperméables, créant ainsi un pochoir extrêmement précis. La couleur est ensuite étendue avec une racle sur la surface du cadre et traverse les parties demeurées poreuses correspondant au dessin, le transférant ainsi sur le tissu par coloration.

UNE METHODE ANCESTRALE

LE MOT DU DIRECTEUR DE L'ATELIER

L’impression au cadre plat est un procédé lent et exigeant qui implique diverses étapes : choix du dessin, des coloris et de la soie, préparation des tables d’impression, fixation et tension de la soie, réalisation de la pâte d’impression, impression, séchage…
Réaliser une bonne impression n’est pas chose évidente, elle requiert un savoir-faire acquis durant de nombreuses années : bien tendre la soie, trouver la viscosité adéquate de la pâte, obtenir la conformité et l’unisson des couleurs, faire le juste geste avec la racle, savoir placer le cadre avec une parfaite précision, savoir utiliser et développer sa sensibilité artistique …